Le sentiment d’être tombé contre un adversaire plus fort ou est-ce davantage un souci physique ? Je pense que la raison est plus due à notre physique. Nous avons joué il y a trois jours face à Leverkusen et avons dû faire face à l’indisponibilité de certains joueurs en défense. Mais c’est la vie surtout lorsque nous voulons jouer en Europe. Ces dernières semaines, nous avons enchaîné plusieurs matches avec des blessures causées par des duels. Aujourd’hui, il y a eu un manque de lucidité défensivement et offensivement, notamment dans le jeu en transition. Ce n’est pas normal d’avoir encaissé ces buts-là.

Nous avons aussi pêché dans la création d’occasions et la finition puisque nous avons tiré davantage, ce n’est donc pas normal de ne pas marquer. La qualité était insuffisante à cause des circonstances que vous avez dites. C’est à nous de bien réagir puisque l’on déteste perdre des matches, et encore plus lors d’un Derby. Aujourd’hui, on avait envie mais on était à 20-30% en dessous de notre niveau. C’est impossible de gagner face à ce type d’adversaire.

Pourquoi avoir aligné une défense à 3 au coup d’envoi ? Chrislain n’a pas assez joué ces dernières semaines et ne pouvait pas enchaîner dans une défense à 4. De son côté, Edan a fait de bonnes choses mais cela ne fait seulement que deux semaines qu’il est avec nous. Ce sont les circonstances qui nous ont forcé à changer ce qu’on avait mis en place ces dernières semaines, on se devait d’être créatif. Mais ce n’est pas la faute de la défense à 3 si l’on a encaissé ces buts. En théorie, on aurait dû mieux gérer cette transition.

Des regrets dans ce match ? Nous avons bien commencé lors des 15 premières minutes. Le but encaissé leur a donné confiance et nous a coupé les jambes. Je suis forcément déçu mais c’est une leçon à apprendre ce soir tactiquement. Il fallait mieux gérer dans la transition comme on l’avait fait dans le passé. L’équipe de Nice s’est montré efficace avec trois occasions pour trois buts, c’est difficile de revenir derrière.

Pourquoi avoir effectué quatre changements à la pause ? Nous avons enchaîné les matches ces dernières semaines avec de longs voyages à Brest et Leverkusen. Il y a un manque d’arrière droit avec un milieu formé à l’Academy repositionné à ce poste. Il fallait également gérer les minutes de Breel, Myron et Wissam car je savais qu’ils n’auraient pas 90 minutes de jeu dans les jambes.

Plusieurs joueurs ont aussi été touchés par un virus, mais c’est la vie, ce ne sont pas des excuses. Si on avait marqué cette première occasion, cela aurait pu être différent puisqu’on aurait récupéré de l’énergie face à un adversaire potentiellement nerveux. Aujourd’hui, nous avons touché le plus de ballons et effectué le plus de frappes. On a manqué de lucidité des deux côtés.

Comment réagir après cette semaine ? Il n’y a aucun doute sur la capacité de réaction de mes joueurs. Contre Leverkusen, c’était un bon match effectué pendant 120 minutes. On doit tirer des leçons de ce match pour rebondir la semaine prochaine à Troyes, et je suis certain qu’on le fera. Il ne faut pas oublier que Nice reste sur une bonne série et a battu notamment Marseille ou Lens. À présent, il faut accumuler de la fraîcheur pour les prochains mois car nous avons beaucoup de défis à relever.

Philippe Clement - lequipe.fr & AFP

Une démonstration niçoise ce soir au stade Louis-II ? On peut parler d’une grosse prestation de Nice, c’est sûr. On avait en face un bel adversaire, mais on était bien préparé. Les joueurs étaient convaincus de pouvoir le faire, ils l’ont fait, c’est une grosse satisfaction.

J’ai toujours dit qu’en ce qui nous concerne, on va beaucoup changer. On l’a dit depuis le début, on n’a pas menti, on ne s’en cache pas. On a des joueurs hybrides, ça nous permet de changer certaines choses selon la forme du moment ou l’adversaire. Ce soir, on l’a fait. Eux sont peut-être moins habitués. L’enchaînement des matches les a peut-être poussés à ça. Ça nous a réussi, tant mieux.

Gagner un derby, ça apporte un surplus de motivation aux joueurs ? Oui et non. Si on veut gratter le plus de points, on ne peut pas se permettre de regarder l’adversaire. On a été dans des places plus lointaines et on sait à quel point on a dû cravacher et à quel point on continue de le faire pour revenir à des places plus en adéquation avec ce qu’on espérait en début de saison. On sait ce que ça a fait aux adversaires qui nous ont, peut-être, pris de haut de perdre contre nous, donc on ne veut pas reproduire la même chose. Après, oui, il y a forcément cette notion de derby. Il y a aussi le fait de n’avoir pas gagné depuis 8 ans et demi. Il y avait beaucoup de choses que l’on espérait. Il y a ce petit championnat depuis qu’on a repris l’équipe tous ensemble. On était à égalité de points avec Monaco sur les sept derniers matches. Il y a toujours une petite part d’ego à mettre en avant s’il est au service de l’équipe et du collectif. Il y a cette notion de derby, mais pas que... La fraîcheur physique était un avantage à exploiter, après les 120 minutes de Monaco jeudi soir ? Forcément, ça a pesé. Quand on joue une coupe d’Europe, on sait à quoi on s’expose et on est aussi préparé à ça. On a des effectifs conséquents. Monaco a un très bel effectif. Ça se devait de peser, et pour nous c’est aussi une carte à jouer. On voulait construire aussi ce match par rapport à ça en prenant vite la profondeur. On savait que les courses allaient peser sur eux, tout en gardant des joueurs vifs et rapides pour finir le match. Ça nous a réussis.

Deux mi-temps avec deux schemas tactiques ? Quand on a vu les joueurs qui s’échauffaient pour Monaco, on se doutait qu’ils changeraient de système. J’avais dit au groupe que si c’était le cas, on allait s’adapter et nous aussi changer de système pour ne pas perdre le contrôle du match. C’était préparé, comme ça aurait pu être fait dès l’entame du match. C’est la chance qu’on a d’avoir des joueurs hybrides qui peuvent changer de système.

Didier Digard - Site officiel OGC Nice

L'analyse de cette défaite ? Je pense simplement que nous n’avons pas été bons. En première période, on se devait de monter beaucoup mieux. Ce n’est pas parce qu’on avait changé de système pour cette rencontre, que l’on peut expliquer nos difficultés. Nous aurions dû faire mieux dans les intentions. C’est une défaite méritée, il faut se dire la vérité, mais il faut vite s’en relever, c’est la seule chose qui nous reste à faire.

Comment expliquer les problèmes pour gérer la profondeur ? Nous avons travaillé ce système à trois défenseurs à l’entraînement cette semaine, en sachant qu’ils avaient des attaquants comme Terem Moffi qui prennent la profondeur. Ce n’est pas la première fois aujourd’hui que nous jouons contre des équipes de ce style. Ce n’est pas une excuse, et ce n’est pas un problème de devoir gérer des appels dans le dos de la défense, on doit pouvoir gérer ces situations. Ce n’est pas le système qui a fait que nous avons manqué notre match. On voulait faire plus.

De la fatigue physique aujourd’hui ? Ce n’est pas non plus une excuse pour moi, il y a d’autres équipes qui jouent tous les trois jours. Je n’ai pas senti de manque de fraîcheur chez nous, nous n’avons juste pas été assez bons.

L’AS Monaco reste sur le podium ce soir ? Oui bien sûr. Il faut qu’on se remobilise, qu’on se dise qu’il s’agit d’un match raté mais que la saison est encore longue, avec beaucoup de matches à jouer. Il faut aller de l’avant, comme on avait su le faire pendant cette bonne série de huit rencontres (6 victoires, 2 nuls). C’est une défaite qui fait mal, car perdre un derby ce n’est jamais facile. Il faudra faire mieux à l’avenir pour rebondir dès la semaine prochaine à Troyes.

Krépin Diatta - Site officiel AS Monaco